mercredi 8 juillet 2009

C’est jour de match !

Je vous en ai déjà parlé dans un autre post ou dans des emails, dans l’état du Victoria, LE sport, c’est l’Australian Football League plus communément appelé AFL ou Footie ou encore Aussie rules (règle Australienne pour ceux qui causent pas l’English). Ce sport natif du Victoria compte aujourd’hui 16 équipes en première ligue dont… dix rien qu’à Melbourne ! Chaque quartier pour ainsi dire, à son équipe.

Le weekend dernier c’était le choc de la saison, le match tant attendu et tellement commenté dans un pays où le sport occupe la moitié du journal télévisé. Un match opposant les deux équipes invaincues depuis le début du championnat (soient treize matchs remportés consécutivement par chaque équipe), le match Geelong contre St Kilda. Comme nous habitons à St Kilda, j’ai décidé de supporter cette équipe. A mon arrivée sur mon projet on m’avait prévenu que pour s’intégrer il fallait supporter une équipe. J’ai vite pu vérifier la véracité du conseil et le fait de suivre un peu la compétition favorise grandement les conversations devant la machine à café.

J’avoue que depuis ma première visite au stade pour assister à un match je me suis pris au jeu et suis devenu membre du fan club de St Kilda. A Rome, fait comme les romains… Me voila donc au couleur de mon équipe, samedi dernier prêt à assister à ce match au sommet.

Aux abords du stade, il y a toujours des musiciens qui reprennent à tue-tête la chanson du club (chaque club a la sienne, les hymnes sont joués avant le début du match et la chanson de l’équipe vainqueur est rejouée à la fin du match). Ca donne une ambiance bon-enfant que j’aime bien. Cette de St Kilda est facile c’est « Oh When the Saints go marchin in » puisque les joueurs de St Kilda sont appelés les « Saints ».

Dans un stade presque plein, plus de 54000 personnes étaient là pour voir ces joueurs impressionnant physiquement mais habillés dans un style très propre au Footie. Un style qui rappellerait presque les tenues de football des années 70 tellement elles sont courtes et cintrées.

Un peu d’explication de ce qui fait le charme du Footie s’impose. Les équipes comptes quinze joueurs chacune et trois remplaçants. Ils jouent sur un terrain de criquet ovale avec un ballon qui ressemble à un ballon de rugby mais qui rebondit beaucoup plus. Les joueurs se font des passes à la main ou au pied. Chaque passe au pied de plus de quinze mètres donnant une courte immunité à celui qui rattrape le ballon. Enfin le but est de faire passer la balle entre les poteaux. Ils sont au nombre de quatre. Un tir au milieu entre les deux plus grands poteaux rapporte six points, un point pour un tir sur le coté. Ce qui est amusant dans ce sport c’est que presque tout est permis, d’où des sacrés tampons entre les joueurs. Comme dirait mon collègue, on a parfois un peu l’impression que la foule désire du sang vu les applaudissements à chaque arrêt brutal d’un adversaire lancé à pleine course.

Bref avec trente armoires à glaces sur le terrain ça fait du monde mais c’est sans compter les arbitres. Je dis bien « les » puisqu’ils sont au moins sept ! Je dis « au moins » car je ne suis pas sur de tous les avoir comptés.

Mais quand on est arbitre de Footie on peut faire des trucs cool comme une remise en touche (ce qui se fait en se mettant dos aux joueurs et en catapultant la balle avec le bras) ou encore valider un but entre les deux poteaux du milieu (alors là, ils nous rejouent les duels du farwest en pointant les deux mains comme des colts et enchaînent de façon plus pacifique sur un vol du papillon avec deux drapeaux blanc que reprend en cœur l’autre arbitre de ligne à l’autre bout du terrain pour valider le score). A chaque fois qu’une équipe marque 6 points, le carré des supporters derrière le but met le paquet niveau démonstration de joie !


Un match de Footie c’est quatre quart temps d’une demi-heure, deux heures de match en tout ! C’est aussi pour ça que je n’ai pas vraiment réussir à convertir Klara à ce sport… Le match de samedi a tenu toutes ses promesses puisqu’après que St Kilda ait mené pendant la première moitié du match, par deux fois Geelong est presque revenu au score jusqu'à être à égalité dans la dernière minute du match. Dans un jaillissement qui restera dans la légende, un joueur de St Kilda a attrapé devant le but adverse, et à trente seconde de la fin, la balle lancée au pied par un de ses coéquipiers. Profitant de son immunité, Michael Gardiner inscrit son nom au Panthéon du club et met fin à une dernière demi-heure de pure hystérie collective dans les gradins. St Kilda s’impose 91 à 85. Comme à chaque fois, le score est élevé. C’est ça aussi que j’aime avec le Footie, aucun temps mort, jamais le temps de s’ennuyer.

Comme on le voit sur cette dernière photo, si le jeu sur le terrain est pour le moins « viril », il n’y a pas de barrière entre les joueurs et leur public et l’ambiance dans le stade reste sereine (bien qu’agrémentée par quelques jurons, l’autre sport national australien).

Voila c’était ma petite tranche de vie 100% Australienne… un grand moment de dépaysement.

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